Les tirailleurs de Blois

       Ils étaient des dizaines de milliers, venus d'Afrique, à défendre la métropole contre les armées allemandes. Ils seront nombreux pourtant à mourir loin de leur sol natal, lors des combats, massacrés ou fusillés, victimes des préjugés raciaux du Reich car jugés indignes d'être traités en soldats.Témoignage de Raymond Casas, ancien résistant:«Il existe au cimetière de Blois Vienne 7 tombes de morts inconnus, tombés sur la rive gauche de la Loire durant les combats du 18 au 20 juin 1940. Plusieurs de ces tombes, très certainement 6, sont celles de tirailleurs africains et maghrébins tués à leur poste de combat.Inhumés par des volontaires civils bénévoles, nous cacherons leurs armes qui serviront plus tard aux maquis. Avec mon camarade Gilbert Aubry, nous découvrirons également leurs livrets militaires et leurs prières talismans portées en sautoir, le tout camouflé sous des briques. Nos mères, paniquées par les arrestations, exécutions et déportations, brûleront ces pièces essentielles que nous avions mal cachées. Seule restera la prière talisman, versets du Coran traduits certainement par un religieux sénégalais selon l'expertise faite depuis par un Imam. Cette pièce précieuse est le dernier témoignage du sacrifice de ces soldats inconnus enterrés chez nous. Nos archives locales sont hélas vides de toute référence à ces soldats: ils sont restés doublement des étrangers. Ils sont morts deux fois pour la France.»   
 
Raymond Casas, ancien résistant